VISIBILITE DES PUBLICATIONS

ET MAITRISE DES COUTS:

LES VOIES EQUITABLES DU LIBRE ACCES

Workshop, ESPCI ParisTech,  jeudi 7 novembre 2013

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Au cours des dernières années, le mouvement de l’Open Access s’est accéléré et ce mode de diffusion des résultats de la recherche sera sans aucun doute la norme dans un avenir proche. Selon une étude récente de la Commission Européenne, plus de 40% des articles scientifiques avec comité de lecture (peer reviewed) publiés entre 2004 et 2011 sont maintenant accessibles sans frais pour le lecteur par la voie verte (auto-archivage) ou par la voie dorée (revues ouvertes avec ou sans frais de publication).

La difficulté pour les défenseurs du Libre Accès doré (Gold) est de trouver le bon système économique pour payer les charges de publication (Article Processing Charges) dans une période de transition où les abonnements traditionnels sont encore nécessaires. Bien que plusieurs éditeurs proposent des tarifs de publication raisonnables ($500 à $1,000 par article), il n’est pas rare de trouver des tarifs supérieurs à $3,000 par article, notamment dans les matières scientifiques et pour les revues à grand facteur d’impact.

Malgré leur soutien au mouvement du libre accès, de nombreux bibliothécaires et usagers (chercheurs) s’inquiètent de l’impact que pourrait avoir sur le budget des services de la recherche la création d’un grand nombre de revues ouvertes avec frais de publication lorsque les charges demandées à l’auteur (APC) pour publier son article en libre accès sont excessives. Les chercheurs demandent à payer un prix juste. Les charges doivent correspondre aux frais de gestion de la « peer review ». Les fonds alloués à la recherche doivent aller à la recherche et ils ne devraient pas être utilisés à rémunérer la publication d’articles à des tarifs injustifiés. Il est donc important pour les pouvoirs publics que la révolution du Libre Accès soit réalisée avec un souci de maîtrise des coûts : gagner en visibilité des publications en payant le juste prix, tel pourrait être l’objectif recherché.

Les technologies du web le permettent assez facilement, et pour la première fois dans l’histoire récente de l’édition scientifique, le chercheur, qui a longtemps ignoré les aspects économiques du marché de la publication scientifique cédant gracieusement la totalité de ses droits d’auteur, peut devenir l’un des acteurs du processus de diffusion. Chercheurs et éditeurs peuvent bâtir ensemble un paradigme pour la diffusion des résultats de la recherche qui allie avantages du libre accès et maîtrise des coûts grâce à des solutions complémentaires au « publishing model » existant.

La voie verte permet de déposer le double d’un article dans un serveur institutionnel (« repository »). De nombreux éditeurs autorisent l’auto-archivage du post-print, c’est à dire le dépôt d’un article après validation par le comité de lecture. Une période d’embargo peut-être demandée par les éditeurs pour les articles les plus récents. Pour donner accès à ces articles, plusieurs établissements ont mis en place des services en ligne de gestion de demandes de tirés à part (« Fair Dealing » Button). La voie dorée, c’est à dire les épi-journaux et la publication dans des revues ouvertes avec ou sans APC, doit venir en complément de la voie verte, mais avec un prix juste pour la publication des articles lorsque celle-ci est payante. C’est ce qu’on appelle le « fair » gold ou « doré équitable ».

Ce sont ces voies, le vert et le doré équitable, que ce Workshop souhaite davantage explorer. En réunissant les différents acteurs autour des solutions d’auto-archivage et d’expériences éditoriales innovantes conduites par les pairs, cette journée invite les chercheurs à poser des questions, découvrir les pratiques, témoigner son expérience et débattre sur l’avenir de l’édition scientifique et sur le rôle du chercheur dans le paradigme émergeant.